Peur sur la ville
L’atmosphère reste tendue actuellement en centre ville, suite aux nombreux incidents qui ont émaillés pendant et après la manifestation de mardi. Des hordes s’étaient alors déversées en plusieurs endroits, menant des razzias dans les commerces, agressant les badauds et pour finir, en allant harceler les CRS, signe d’un aveu de faiblesse des autorités. Nous avons même eu un hélicoptère de la gendarmerie qui tournoyait au-dessus de nos têtes, pour localiser des bandes extrêmement mobiles.
Comme racontait une commerçante, « il y avait des arabes et des noirs qui se jetaient sur tous les blancs », ce qui n’était pas totalement faux mais évidemment politiquement incorrect. Après les événements des banlieues, ce qui pourraient passer pour de nouvelles scènes de démonstration des « minorités visibles », risquent encore de faire le jeu des mouvements extrémistes xénophobes et ultra-sécuritaires.
Il y avait du ras-le-bol d’ailleurs à l’intérieur même du mouvement étudiant anti-CPE avec le rejet des éléments extrémistes qui polluaient leur action et tout le monde a pu constater que le service d’ordre de la CGT, dans la grande manif de Paris, avait plus ratonné que les services de police.
Il faudra bien plus qu’une victoire de l’équipe nationale lors de la coupe du monde pour réconcilier la France black-blanc-beur, et déjà des mesures favorables à l’emploi de ces jeunes désociabilisés –comme le CPE- ne seraient pas un luxe.
« Les haines de races ne sont au fond que des haines de places ». (Edmond Rostand)